samedi 10 décembre 2011

Le Lycée Uruguay-France à Avon


Le jeudi 24 novembre, intervention au lycée Uruguay à Avon.
Rencontre avec un professeur de français et des élèves de seconde. Travail littéraire sur le thème de la ville maudite.
Les élèves ont écrits des textes inspirés d'auteurs tels que Céline, Süskind ou Balzac. Une collaboration et des rencontres vont se créer entre les classes et la Cie Speira tout au long de l'année. Voici quelques extraits : Tous les textes seront à découvrir en paroles ! Merci à vous tous !

"Par les sales corbeaux picoreurs ! Qu'est ce que c'est que cette chose ? J'ai jamais vraiment visité ce foutu monde, mais bondiou de vinjus ! J'ai pas Bac+5 pour pouvoir expliquer et c'est bien pour ça que j'en reste bouche bée !"
En bas d'une colline, au beau milieu de la forêt, perdus entre une saleté de route bétonnée, ma bonne petite femme et moi ni comprenions rien. Un bout en bas, un bout, un kilomètre plus loin en haut. "Badenweiler" qu'elle s'appelle cette ville. A la voir séparée en deux, on a bien pensé qu'il y avait une raison. En effet ! Les maisons de la basse ville étaient aussi serrées que mes plantations d'maïs ! Pas croyable ! Quand à celles perchées en l'air, on dirait du carton plâtre ! Enfin, c'est pas des maisons mais des hôtels qu'ils appellent ça ! Pff ! Même ma porcherie à l'air mieux construite ! Miteux qu'ils avaient l'air, ces soi disant hôtels ! (...).
Extrait de Céline. 2nde 1


"Romain Desgardes avait la vingtaine, et louait en colocation un appartement dans une petite ville de Normandie. Ce jeune homme était vendeur dans le supermarché du coin, car il avait quitté les bancs de l'école sans autre diplôme qu'un baccalauréat littéraire sans mention. On lui disait souvent qu'il tenait du miracle qu'il avait trouvé du travail avec si maigre bagage, mais en réalité, la ville était tellement soporifique que personne en dessous d'un certain âge, ne voulait plus y vivre. Et que le gérant du supermarché avait pleuré de joie lorsque le jeune homme s'était présenté à son bureau. (....) Seulement, un jour, une triste nouvelle vint chambouler la vie Romain Desgardes. Un soir, comme un autre, en rentrant du travail, il reçut un coup de fil qui l'informa du décès de ses parents, victimes d'un accident de voiture durant l'heure de pointe à Paris. Le choc qui le secoua à l'écoute de cette déclaration solennelle eut au moins le mérite de le réveiller pour de bon. Romain qui était fils unique toucha son héritage peu après l'enterrement et décida de tenter sa chance à Hollywood dès la tristesse apaisée. Son rêve n'était, j'en conviens, pas très original mais il le remplit d'enthousiasme au point qu'il s'envola pour Los Angeles au début de l'été." (...) Extrait de Maeva Tomaye-Lardy. 2nde 1

"Coralie regarda avec rage et tristesse les lumières de la ville qui masquaient le ciel étoilé et son cœur se serra un peu plus dans sa poitrine. Ses parents avaient décidé quelques années plus tôt de venir en France pour fuir la guerre. Ils les avaient emmené, elle et sa sœur, dans un petit appartement parisien. S'ils avaient choisi Paris, c'était pour y ouvrir un commerce et y faire fortune. (...). La jeune femme avançait à pas lents dans les rues de cette ville dont elle voulait s'échapper, cette ville où elle avait vu ses rêves disparaitrent. La pluie lui fouettait le visage. Elle se sentait emprisonnée, comme piégé dans Paris qui refusait de la laisser partir, elle et sa famille, est les condamnait à une vie misérable. (...) Extrait de Camille Bouvet. 2nde 3

"Montereau empestait. Les murs verdâtres se couvraient de moisissure et dégageaient une odeur nauséabonde. Les rues étaient inertes et sentaient la mort. J'avais le sentiment que plus j'avançais dans le centre de la ville, plus l'odeur m'envahissait. J'étais au bord de l'évanouissement. J'avais du mal à respirer sous ce parfum d'excrément mélangé à celui des égoûts. J'avais à l'idée que Montereau ne voulait pas de moi, que cette ville souhaitait me dégoûter jusqu'à ce que je m'en aille. Chaque pas que je faisait était plus difficile. " (....)
Extrait de Camille Sextus. 2nd 3

" A cette époque, la Tchéchoslovaquie était triste, très triste... trop triste. Dans les rues, on repensait à ces années de liberté, de joie, d'insouciance: personne n'aurait jamais imaginé voir un jour, des hommes et des femmes aussi attristés. Petit à petit, on avait perdu les joies du quotidien, on avait perdu goût à la vie, les sourires avaient quitté les visages. Un sentiment prenait seul toute la place: la tristesse. Et c'est dur la tristesse ; ça vous détruit peu à peu, vous êtes pris de remords, pris de regrets, vous vous dites : "Que diable ai je fais ?". Et personne ne vous répond, puisque tout le monde est triste". (...) Extrait de Baptiste 2nde 1

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